Est-ce que vous ressentez des fourmillements dans les doigts, ou bien une main engourdie lors de votre réveil ? Le syndrome du canal carpien peut en être la cause. Il n’est pas toujours nécessaire de procéder à une opération pour résoudre ce problème… Voyons tout cela en détail.
Environ 3% de la population contracterait le syndrome du canal carpien. Il faut savoir que les personnes les plus à risques sont les femmes enceintes (ou bien les femmes qui allaitent), celles à quelques années de la ménopause (périménopause) ainsi que les travailleurs manuels dont la fonction consiste à des gestes répétitifs. De même pour les personnes atteintes des maladies telles que le diabète, la polyarthrite rhumatoïde, l’hypothyroïdie ou bien l’insuffisance rénale.
En France, près de 200 000 opérations sont réalisés concernant le syndrome du canal carpien. Le port d’une attelle amovible durant la nuit, voire l’infiltration de corticoïdes ou la prise d’antidouleurs constituent des alternatives de traitements avant une chirurgie.
Le syndrome du canal carpien
Il est dû à la compression, au niveau du poignet, du nerf médian (assurant la sensibilité des pulpes du pouce, du majeur ainsi que de l’index, mais aussi la motricité du pouce). Ce syndrome se manifeste par des fourmillements ou bien un engourdissement, apparaissant en milieu ou en fin de nuit (parfois en pleine journée). Dans certains cas, ce syndrome fait surface par une douleur des trois premiers doigts de la main (pouvant se propager vers le coude et l’avant-bras). Au départ, ces manifestations sont transitoires. Puis, elles sont susceptibles de devenir permanentes et se transformer en un véritable handicap.
Quand est-ce que l’opération du canal carpien est-elle proposée ?
En 2012, la Haute Autorité de Santé indiquait que la prise en charge chirurgicale concernant ce syndrome est conditionnée par les résultats de l’électromyogramme qui détermineront le choix de l’opération. Comme l’explique le Dr Becquet, l’électromyogramme est « l’examen de choix pour diagnostiquer un syndrome du canal carpien ».
Qu’est-ce qui est mesuré par l’électromyogramme ?
Comme souligné par le Dr Becquet, « L’électromyogramme est l’examen indispensable sans lequel on ne peut pas opérer. C’est lui qui détermine l’endroit précis où le nerf est comprimé ». Il mesure la vitesse de l’influx nerveux, qui est le reflet indirect du niveau d’atteinte du nerf médian. En moyenne, la vitesse doit être supérieur à 60m/s pour être dans les normes. Lorsque celle-ci est inférieure à 40m/s, le nerf est considéré comme étant gravement lésé.
L’intervention chirurgicale devient alors la seule option thérapeutique.
L’opération est également proposée lorsque les autres traitements ont abouti à des échecs.
Lorsque le patient se plaint de symptômes qui rappellent le syndrome du canal carpien mais que les résultats de l’électromyogramme sont normaux, les chirurgiens ont tendance à favoriser un traitement médical. Puis, comme l’indique le Dr Becquet, « Si cela ne donne aucun résultat, on propose au patient de l’opérer après lui avoir expliqué qu’il n’y a pas de diagnostic certain, mais que tout laisse à penser qu’il présente un syndrome du canal carpien ». L’objectif est de sauver le patient et l’aider à guérir, non pas le laisser souffrir. Toutefois, il faut préciser qu’il est rare que l’on a soit normale dans un syndrome de canal carpien.
Autres cas
Une autre situation peut également susciter le doute, auquel cas les médecins favorisent une chirurgie : « L’électromyogramme est anormal, mais le patient ne se plaint pas de douleurs typiques au niveau des doigts » (Dr Becquet). C’est le cas de patients qui sont venus effectuer une consultation pour des troubles de la sensibilité (paresthésies) Une atteinte sévère du nerf peut être montrée par l’électromyogramme. Le docteur Becquet poursuit : « On explique qu’avec le temps, il existe un risque important de perte de la fonction à la fois sensitive et motrice de son nerf médian, précisent le spécialiste. Sans intervention, les lésions vont s’aggraver et ce, de manière irréversible. ».
Une opération rôdée
Consistant en la section du ligament qui constitue de canal, pour libérer le nerf médian, l’opération sur le syndrome du canal carpien se fait sous anesthésie locale du bras. D’une durée de 10 minutes environ, elle permet généralement la disparition des fourmillements nocturnes dès les premiers jours suivant l’intervention chirurgicale. On insiste sur le mot « généralement » car si le patient présentait une attente sérieuse de nerf à l’ENG, les fourmillements peuvent persister des mois car la récupération du nerf peut s’effectuer très lentement.